lundi 14 janvier 2008

Mardi 18 décembre

Mardi 18 décembre.
Le premier reflexe d'Anton en se réveillant et de prendre son front entre les deux mains afin de canaliser au mieux son mal de crâne... Mais rien n'y fait, l'abus a été de trop. Il décolle ses yeux péniblement et laisse dessiner devant lui un salon inconnu. Anton est nu et il sent une chaleur près de lui. Le sol est recouvert de cadavre de bouteille, de joint à demi fumé. Des moutons de poussières donnent une légèreté à ce bordel, ils forment comme des nuages dans ce paradis du skateur. Anton creuse au plus profond de sa mémoire pour retranscrire sa soirée, mais rien n'y fait, son dernier souvenir reste Marvin. Une fois de plus Anton a fuit ses problèmes dans une défonce démesurée, incapable de se responsabilisé, il le sait, mais il ne veut pas donner raison a sa sœur Bogdana. La fierté.
Anton posa un premier pied eu sol, et chaque pas fait vibrer tous son corps pour résonner dans sa tête comme un supplice ou comme une punition de sa débauche. Le studio est minuscule mais Anton se sent perdu parmi cet amoncèlement de saleté. Une porte. Une salle de bain. Une odeur nauséabonde se dirige avec fracas dans ses narines. Il reprend possession de ses vêtements, qui traine sur le sol, en boule comme si on les avait arraché dans un besoin pressent de désir de l'inconnu. Son premier geste est de fouillé les poches de son jean noirci par les chutes de la veille afin d'y trouver des indices de sa soirée. Rien. Seulement ses préservatifs périmés et un paquet de cigarette qui a fait la guerre.
En urinant, Anton se rend compte qu'il a baisé cette nuit et certaines traces douteuses sur sa verge trahissent le rapport non protégé. Mais à ce moment précis c'est le dernier de ses soucis. Une fois de plus, une fois de moins, rien n'y change.
Entre la crasse qui parsème le miroir, Anton découvre son visage. Ses joues se creuses toujours plus, le regard se vide et ses pupilles se noircissent, laissant le bleu disparaitre telle une mer qui s'assèche.
Plus de batterie a son portable, le voila coupé du monde dans un endroit inconnu. De toutes façon, plus personnes ne peut l'aider. Sa sœur la veille le radié de sa vie. Il n'y avait plus qu'elle.
Un bruit sourd émane du salon. Un son qui se veut de plus en plus net approche de la salle de bains. Son seul refuge, la seule chose qui lui appartient maintenant va se perdre. La porte s'ouvre. Anton reste figé dans son regard vide. Deux mains glacées lui caressent le torse et dans une haleine de lendemain de fête se laisse glisser un « bonjour bébé ».
Anton connait cette voix, mais sa raison souhaite au plus profond de lui qu'il y ait une erreur. Il se retourne pour soulever tous soupçons. Et dans un élan de crise encore légèrement alcoolisé, il jeta violement Rudy contre le mur avant de prendre les dernières affaires qu'il lui reste.
Anton part en courant de son enfer, enjambe le corps nu de Rudy, titube dans le salon et prend la porte pour s'enfuir vers l'inconnu, loin de ce qu'il connait déjà, Rudy.

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